La formation professionnelle des jeunes diplômés constitue un enjeu majeur pour l’insertion sur le marché du travail et la compétitivité des entreprises. Cet article vise à présenter les dispositions législatives et réglementaires encadrant ce domaine, ainsi que les droits et obligations qui en découlent pour les différents acteurs concernés.
1. Les principes généraux de la formation professionnelle
En France, le droit à la formation professionnelle est consacré par le Code du travail. Il s’agit d’un droit individuel permettant à chaque salarié de bénéficier d’actions de formation visant à développer ses compétences et son employabilité tout au long de sa carrière. Les jeunes diplômés, en tant que futurs salariés, sont donc directement concernés par ces dispositions.
La loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel a profondément réformé le système de formation professionnelle en France. Elle vise notamment à simplifier l’accès à la formation, à renforcer les droits des salariés et à responsabiliser les entreprises dans le financement de la formation.
2. Les dispositifs spécifiques destinés aux jeunes diplômés
Plusieurs dispositifs ont été mis en place pour faciliter l’insertion professionnelle des jeunes diplômés :
- Le contrat de professionnalisation : ce contrat en alternance permet aux jeunes de 16 à 25 ans révolus, ainsi qu’aux demandeurs d’emploi de 26 ans et plus, d’acquérir une qualification professionnelle en combinant des périodes de formation théorique et de travail en entreprise.
- Le contrat d’apprentissage : destiné aux jeunes de 16 à 29 ans révolus, ce contrat en alternance vise à leur permettre d’obtenir un diplôme ou un titre professionnel reconnu, tout en bénéficiant d’une expérience professionnelle. Le contrat d’apprentissage a été assoupli par la loi du 5 septembre 2018 afin de le rendre plus attractif pour les entreprises et les jeunes.
- Le dispositif Pro-A : cette action de formation en alternance permet aux salariés de se former pour accéder à un niveau supérieur de qualification ou changer de métier. Les jeunes diplômés peuvent bénéficier du dispositif Pro-A dans le cadre d’un contrat à durée indéterminée (CDI) ou d’un contrat à durée déterminée (CDD).
3. Les obligations des entreprises et des organismes de formation
Les entreprises sont tenues de financer la formation professionnelle, notamment par le biais de la contribution unique à la formation professionnelle et à l’alternance. Cette contribution est versée auprès des opérateurs de compétences (OPCO), qui sont chargés d’accompagner les entreprises et les salariés dans leurs projets de formation. Les entreprises doivent également établir un plan de développement des compétences, qui recense les actions de formation envisagées pour leurs salariés.
Les organismes de formation ont pour mission d’assurer la qualité et l’adéquation des formations proposées avec les besoins du marché du travail. Ils doivent notamment respecter un certain nombre de critères de qualité définis par la loi, tels que l’adaptation des formations aux publics formés, le suivi pédagogique des stagiaires ou encore l’évaluation des résultats obtenus.
4. Les droits et obligations des jeunes diplômés en matière de formation professionnelle
Les jeunes diplômés doivent être informés de leurs droits à la formation professionnelle lors de leur entrée dans le monde du travail. Ils peuvent notamment bénéficier d’un entretien professionnel tous les deux ans avec leur employeur afin de faire le point sur leur parcours, leurs compétences et leurs projets professionnels. De plus, les jeunes diplômés ont accès au compte personnel de formation (CPF), qui leur permet de cumuler des heures de formation dès l’âge de 16 ans et tout au long de leur vie professionnelle.
Ils ont également des obligations en matière de formation professionnelle, telles que le respect des règles d’assiduité et d’évaluation prévues par les organismes de formation, ainsi que l’accomplissement des missions confiées par leur employeur dans le cadre d’un contrat en alternance.
En définitive, le cadre juridique de la formation professionnelle des jeunes diplômés vise à garantir un accès équitable et adapté à la formation pour favoriser leur insertion professionnelle et leur évolution de carrière. Les entreprises, les organismes de formation et les jeunes diplômés ont tous un rôle à jouer dans la mise en œuvre effective de ce droit fondamental.