La Convention Collective du Portage Salarial : Tout ce qu’il faut savoir pour les travailleurs et les entreprises

Découvrez dans cet article tout ce que vous devez savoir concernant la Convention Collective Nationale du portage salarial, un dispositif en pleine expansion qui offre de nouvelles opportunités aussi bien pour les travailleurs indépendants que pour les entreprises. Comprenez les enjeux et spécificités à travers une analyse approfondie proposée par un avocat spécialiste.

Qu’est-ce que le portage salarial ?

Le portage salarial est un dispositif permettant aux travailleurs indépendants d’exercer leur activité tout en bénéficiant du statut de salarié. Il s’agit d’une relation tripartite entre une entreprise cliente, un travailleur indépendant et une société de portage salarial. Cette dernière se charge de l’ensemble des formalités administratives et sociales liées à l’emploi du travailleur, tandis que celui-ci conserve son autonomie dans la réalisation de ses missions.

La Convention Collective Nationale du Portage Salarial

Depuis le 1er juillet 2017, le secteur du portage salarial est encadré par une Convention Collective Nationale (CCN), signée par les partenaires sociaux et représentants des entreprises de portage salarial. Elle a pour objectif principal de clarifier et harmoniser les droits et obligations des travailleurs portés et des sociétés de portage.

Rémunération minimale et garantie financière

L’un des points-clés de la CCN du portage salarial concerne la rémunération minimale des travailleurs portés. En effet, celle-ci prévoit un salaire minimal brut mensuel correspondant à 70% du plafond de la Sécurité sociale, soit environ 2 392 euros en 2021.

De plus, les entreprises de portage doivent disposer d’une garantie financière permettant d’assurer le paiement des salaires et des charges sociales en cas de défaillance. Cette garantie est généralement apportée par une caution bancaire ou un contrat d’assurance.

Temps de travail et congés payés

La CCN du portage salarial prévoit également que les travailleurs portés sont soumis aux mêmes règles en matière de temps de travail et de congés payés que les autres salariés. Ainsi, la durée légale du travail est fixée à 35 heures hebdomadaires, avec possibilité de recourir aux heures supplémentaires dans les conditions prévues par la loi.

Concernant les congés payés, ils sont calculés sur la base d’un droit acquis de 2,5 jours ouvrables par mois travaillé, avec un minimum de 5 semaines annuelles.

Formation professionnelle et droits sociaux

En matière de formation professionnelle, la CCN du portage salarial impose aux entreprises de portage l’obligation d’accompagner leurs travailleurs dans le développement de leurs compétences. Cela passe notamment par la mise en place d’un entretien professionnel au moins tous les deux ans, ainsi que par le financement de formations éligibles au compte personnel de formation (CPF).

Par ailleurs, les travailleurs portés bénéficient des mêmes droits sociaux que les autres salariés en termes d’assurance chômage, de retraite complémentaire et de prévoyance.

Responsabilité et couverture des risques professionnels

La CCN du portage salarial précise également les responsabilités respectives du travailleur porté et de la société de portage en matière de prévention des risques professionnels. Il appartient à l’entreprise cliente de veiller à la sécurité et à la santé du travailleur porté sur son lieu de mission, tandis que la société de portage doit souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle pour couvrir les éventuels dommages causés par le travailleur dans le cadre de son activité.

L’importance du contrat de prestation

Enfin, il est essentiel pour les parties concernées de signer un contrat de prestation détaillant les modalités d’intervention du travailleur porté et fixant les conditions financières du partenariat. Ce contrat doit être conforme aux dispositions légales et conventionnelles applicables au secteur du portage salarial.

Ainsi, la Convention Collective Nationale du Portage Salarial apporte une véritable sécurisation aux travailleurs indépendants souhaitant bénéficier du statut protecteur de salarié, tout en permettant aux entreprises clientes d’accéder à des compétences spécifiques et flexibles pour répondre à leurs besoins ponctuels ou récurrents.